mercredi 4 septembre 2013

Le Parapluie Omnibus



Lorsque  commença  à Strasbourg  cette série de jours  pluvieux  dont  tout le monde se souvient, Grédel et sa  petite  sœur , pour  aller  à  l’école,  se  prélassaient  sous un ample parapluie d'une solidité à toute épreuve et d'un  rouge sang  de bœuf, pâli  seulement  par  places  dans  le  sens des plis.
les passaient un matin dans une rue noire et triste , devant une maison triste et noire. La pluie redoublait de rage.. Un petit écolier, qui souvent flânait aux devantures, était, ce matin-la, à l'abri sous une porte cochère. Au comble de la détresse, il regardait tantôt le ciel qui se fondait tout en eau, tantôt le ruisseau bourbeux qui roulait des vieux papiers et des trognons de choux, tantôt les passants qui pataugeaient dans la boue.
« Ohé  du  parapluie! cria-t-il.  Une  petite  place, hé?»
Pourquoi  pas, répondit Gredel. Allons , dépêche-toi, voila qu'il est huit  heures  moins  dix.
Le soir, ils revinrent en­semble, les meilleurs amis du monde, et bavardant comme des pies. Tout â coup, le petit garçon dit d'un air de pitié « a ll y en a une là-bas qui n'est pas heureuse, l'entends-tu tousser ?...»
Où demeures-tu !  demanda  Grédel.
Rue de la Nuée-Bleue, répondit la fillette entre deux quintes de toux.
Hum! rue de la Nuée-Bleue, ce n'est pas ici; n'importe, Viens Avec nous, nous to reconduirons.»
A Le lendemain matin, le parapluie partit un peu plus tôt et passa rue de la Nuée-Bleue, ou la pauvre fillette attendait ses amis de la veille.... Et ce jour-là, un autres garçon vint, tout grelottant, se blottir contre les autres voyageurs.
« Voila l'arche de Noé, criaient les gamins. Voilà le parapluie-omnibus! »
Et tout le temps que dura cette série de Jours pluvieux, le parapluie continua à changer sa route habituelle, pour prendre ses voyageurs à domicile et les déposer au retour.
                                              

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